Le 23 mai, Radio France a révélé que l’hexane, un composé chimique fréquemment employé dans la production d’huiles, est également détectable dans des aliments tels que les œufs, le beurre ou encore la viande. Cette découverte découle d’analyses réalisées sur 54 produits alimentaires achetés dans la région des Hauts-de-France, menées par l’université de la Côte d’Opale à Dunkerque, en collaboration avec un laboratoire indépendant. Résultat : 25 de ces produits contenaient des résidus d’hexane, à des concentrations comprises entre 0,01 et 0,4 mg par kilo.
Depuis plusieurs dizaines d’années, les producteurs d’huile utilisent l’hexane comme solvant afin d’optimiser l’extraction de l’huile à partir de graines végétales. « Une fois broyées, les graines comme celles de tournesol, de colza ou de soja conservent encore jusqu’à 20 % de leur teneur en huile. Le passage de l’hexane sur ces résidus permet d’en extraire une quantité supplémentaire », détaille Radio France.
Pas de seuil réglementaire pour l’alimentation animale
Les résidus solides restants après extraction, appelés tourteaux, servent ensuite à l’alimentation du bétail. Par ce biais, l’hexane ingéré par les animaux peut se retrouver indirectement dans les produits d’origine animale tels que la viande, le beurre ou les œufs. Une réglementation impose une limite maximale de 1 mg/kg pour les huiles destinées à la consommation humaine, établie en 1994. En revanche, aucune norme n’encadre sa présence dans l’alimentation animale.
Les effets nocifs de l’hexane, notamment pour les ouvriers exposés dans les sites industriels, sont documentés depuis la fin des années 1970. Pourtant, selon Patrick Carré, ingénieur chez Terre Inovia (l’organisme technique de la filière oléagineuse), les solutions alternatives à ce solvant restent rares en raison de leur coût élevé ou de leur consommation énergétique importante.