Doit-on tondre la pelouse quand la chaleur devient insupportable ? Le choix vous appartient, mais il soulève un vrai dilemme.

Lorsque l’été s’installe avec son cortège de températures étouffantes et d’air lourd, on cherche tous des solutions pour garder un peu de fraîcheur dans son jardin. Parmi les astuces des jardiniers avertis, laisser pousser l’herbe un peu plus longtemps paraît idéal : elle conserve l’humidité, crée de l’ombre au sol et instaure un microclimat plus agréable. Mais ce coin de verdure dense devient aussi un refuge idéal pour les serpents. Alors, comment décider ?

Les herbes hautes, un véritable climatiseur naturel
À l’heure où chaque degré gagné compte face au réchauffement, certains jardiniers ont compris qu’éloigner la tondeuse n’est pas forcément une mauvaise idée. L’herbe haute protège la terre de l’évaporation excessive, préserve les racines des coups de chaleur, fait baisser la température ambiante et favorise une biodiversité précieuse. Insectes pollinisateurs, petits mammifères, hérissons et oiseaux y trouvent un habitat. En résumé, le jardin respire, s’anime et rafraîchit l’atmosphère.

De plus, cette couverture végétale ralentit le dessèchement du sol, contribue à la recharge des nappes phréatiques et évite que la terre ne devienne « cuite » après un été trop tondu. Laisser les herbes s’élever un peu, c’est donc offrir à son extérieur un refuge naturel, résilient face à la chaleur, qui améliore votre confort.

Un refuge de fraîcheur… mais aussi pour les serpents
Sur le papier, vous avez tout intérêt à conserver quelques touffes d’herbe haute. Le problème, c’est qu’elles attirent aussi des visiteurs moins souhaités, comme les serpents. Pour ces reptiles, l’herbe dense est un abri parfait : elle les protège des prédateurs et des rayons brûlants du soleil, leur offrant un lieu frais où se déplacer tranquillement… parfois à votre insu.

Les zones herbeuses proches des habitations, potagers ou abris de jardin deviennent ainsi des havres pour vipères et couleuvres. Même si la plupart des serpents sont inoffensifs (et même bénéfiques), la simple pensée d’en croiser un près de chez soi refroidit vite l’envie de profiter d’un moment de détente sur la pelouse.

Que faire en cas de rencontre avec un serpent dans le jardin ?
Faut-il alors sacrifier une partie de cette fraîcheur pour limiter la présence des reptiles ? La réponse dépend de votre localisation, du type de terrain et de votre tolérance face aux serpents. En zone à risques (sud de la France, campagne, relief rocailleux ou proche des bois), il est recommandé d’entretenir régulièrement les abords de la maison : tondre l’herbe dans un périmètre d’un mètre autour des murs, dégager les passages, et éviter les tas de bois ou pierres où les serpents aiment se cacher.

Cela ne signifie pas transformer entièrement votre jardin en pelouse rase façon parcours de golf. Il est tout à fait possible de jouer sur des zones tondue alternant avec des espaces laissés à l’état sauvage, de créer des « couloirs dégagés » pour circuler en toute sécurité tout en gardant des îlots de végétation plus éloignés de la maison. Cette gestion « en mosaïque » allie esthétisme, fraîcheur, biodiversité et sécurité face aux rencontres inattendues avec ces reptiles.