Ce qu’une virologue recommande face à un aliment moisi : prudence et bon sens
Lorsqu’un aliment présente des traces de moisissure, l’envie de le consommer disparaît souvent. Toutefois, dans certains cas comme celui des fromages à pâte persillée, ces moisissures sont non seulement normales, mais aussi souhaitables. Elles font partie intégrante du processus de fabrication, notamment pour des spécialités comme le Roquefort ou le Camembert. Ces champignons spécifiques, choisis avec soin, apportent texture et saveur au produit final.
Cela dit, toutes les moisissures ne sont pas bénéfiques. Certains micro-organismes indésirables peuvent coloniser les aliments, surtout lorsqu’ils ont été entamés ou mal conservés. Et ce problème ne concerne pas uniquement le fromage : tout aliment, s’il est exposé à l’air et à l’humidité, peut devenir un terrain favorable à ces intrus microscopiques.
Face à cette réalité, les réactions varient. Il y a ceux qui, animés par un esprit anti-gaspillage, retirent simplement la partie atteinte et mangent le reste. À l’opposé, d’autres préfèrent jouer la carte de la sécurité en jetant l’aliment dans son intégralité, parfois accompagnée d’un bon nettoyage des surfaces avoisinantes.
Moisissures : savoir comment réagir
Sur ses réseaux sociaux, la virologue Océane Sorel met en garde : toutes les moisissures ne sont pas à traiter de la même manière. Certaines peuvent s’avérer dangereuses pour la santé. Il s’agit donc de trouver un équilibre entre la lutte contre le gaspillage alimentaire et la protection de notre organisme.
Le degré de contamination et la nature de l’aliment sont les deux principaux critères à évaluer. Si la moisissure s’étend largement ou recouvre la majorité de l’aliment, mieux vaut ne pas prendre de risques. En effet, ce que l’on voit à la surface n’est souvent qu’une petite partie du champignon, dont les filaments invisibles s’enfoncent en profondeur.
Aliments contaminés : que faire selon le type ?
La texture du produit joue un rôle déterminant. Les fromages à pâte dure, comme le Comté ou le Parmesan, permettent une marge de manœuvre : en retirant environ 2,5 cm autour de la moisissure, le reste peut être consommé sans danger.
En revanche, les produits plus tendres comme les fromages à pâte molle doivent être jetés dès l’apparition de moisissures, tout comme le pain ou les confitures. Leur structure poreuse favorise une prolifération interne difficile à détecter à l’œil nu.
Quant aux fruits et légumes, il faut faire preuve de discernement. Les aliments juteux comme les fraises, tomates ou pêches, une fois moisis, sont irrécupérables et doivent être éliminés (ou compostés). En revanche, des légumes plus fermes comme les poivrons, les carottes ou le chou peuvent être sauvés en retirant généreusement la partie atteinte — toujours avec une marge d’au moins 2,5 cm autour de la zone touchée.