Churros par ici, chichis par là. Peu importe leur nom, tant qu’ils restent synonymes de gourmandise. Inutile de préciser que ces beignets allongés, croustillants à l’extérieur et moelleux à l’intérieur, ont de quoi faire saliver. Des coins de rue aux fêtes foraines, ces délices ibériques règnent en maître sur la street food sucrée.

D’une simplicité désarmante — eau, farine, sel — les irrésistibles churros espagnols ont traversé les siècles et les océans pour devenir une icône mondiale de la cuisine de rue. De Madrid à Mexico, chaque culture les réinvente tout en préservant leur texture croustillante.

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Un snack pastoral

L’histoire des churros est enveloppée de mystères. Selon une version, le *you tiao*, un beignet chinois rappelant le churro, aurait été rapporté par les Portugais revenant de Chine à l’époque de la dynastie Ming. Une autre légende veut qu’au XVIIe siècle, dans les montagnes espagnoles, les bergers transhumants aient inventé ce snack idéal. Sans four ni matériel spécifique, et équipés seulement d’une poêle, ils auraient concocté une pâte à frire sur leur feu de camp. Leur forme ? Inspirée des cornes torsadées de leurs moutons Churros, fidèles compagnons des alpages. Comme souvent, le génie naît de la nécessité.

La ville s’enflamme pour les churros

Au XIXe siècle, les churros quittent les montagnes pour descendre dans les rues de Madrid. Les vendeurs ambulants éveillent la ville avec le parfum enivrant de leurs spirales dorées, servies aux travailleurs matinaux. Les *churrerie* fleurissent à chaque coin de rue, et une nouvelle tradition voit le jour : tremper ces bâtonnets dorés dans un épais chocolat chaud. La chocolaterie San Gines, ouverte depuis 1894, a élevé ce petit déjeuner gourmand au rang d’art. Depuis, la popularité des churros ne fait qu’augmenter, régalant les noctambules affamés et collant aux doigts des enfants sur les plages.

L’aventure transatlantique

L’histoire continue de s’écrire de l’autre côté de l’Atlantique. Les conquistadors ont emporté les churros dans leurs bagages, et le beignet s’est transformé au gré des pays qui l’adoptent : au Mexique, la cannelle est incontournable, tandis qu’en Argentine et au Pérou, on les farcit de *confiture de lait*. En France, ils ont bien sûr été renommés « chichis », stars des plages et des fêtes foraines, éternels symboles de l’été.

L’art du croustillant

Une pâte simple, une technique infaillible. Pas d’œufs, pas de levure : seulement de l’eau, de la farine et du sel. La magie opère lorsque la pâte rencontre l’huile chaude à 180°C. En quelques minutes, le contraste signature se crée : croquant à l’extérieur, moelleux à l’intérieur.

La recette des initiés

Ingrédients :

– Eau
– Farine
– Sel
– Sucre
– Cannelle

Préparation :

1. Dans une casserole, porter l’eau salée à ébullition.
2. Retirer du feu et ajouter la farine en une seule fois. Mélanger jusqu’à obtenir une pâte homogène.
3. Laisser refroidir légèrement avant de transférer la pâte dans une poche à douille munie d’une douille en étoile.
4. Chauffer l’huile dans une friteuse ou une grande casserole.
5. Former des bandes de pâte directement dans l’huile chaude.
6. Faire frire jusqu’à ce qu’elles soient dorées, environ 2 minutes de chaque côté.
7. Égoutter sur du papier absorbant.
8. Enrober immédiatement de sucre mélangé à de la cannelle.

Bon appétit !