Des scientifiques réussissent à extraire de l’or d’anciens appareils électroniques grâce à une méthode surprenante

Nous avons tous chez nous, cachés au fond d’un tiroir ou dans une boîte, des appareils électroniques obsolètes : un vieux smartphone, une tablette usée, ou encore un ordinateur portable qui ne fonctionne plus. Avec le temps, ces objets sont remplacés par des versions plus modernes, et finissent souvent relégués aux oubliettes. Chaque année, cela représente des tonnes de déchets électroniques qui terminent leur course dans nos poubelles, les centres de tri, ou malheureusement, dans la nature, au détriment de notre environnement.

Ce que beaucoup ignorent, c’est que ces appareils ne sont pas faits uniquement de plastique ou de métal. Ils renferment aussi, parfois en quantité infime, des métaux précieux comme l’or. Et si l’on pouvait extraire cet or au lieu de le laisser partir aux ordures ? Imaginez un instant pouvoir récolter quelques milligrammes d’or à partir des circuits imprimés d’un vieil ordinateur…

Ce rêve est en passe de devenir réalité grâce à une équipe de chercheurs suisses de l’École polytechnique fédérale de Zurich. Ces scientifiques ont mis au point une technique innovante pour récupérer l’or contenu dans les composants électroniques usagés. Leur objectif ? Démontrer que l’or enfoui dans nos déchets technologiques peut être récupéré de manière efficace, et avec une méthode inattendue.

Leur procédé repose sur un ingrédient improbable : le lactosérum, ce liquide issu de la fabrication du fromage. À partir de cette substance, les chercheurs ont fabriqué des fibres riches en protéines, capables d’absorber l’or présent dans les composants électroniques. Ces fibres forment un matériau poreux, un peu comme une éponge, qui capte les particules d’or dissoutes. Une fois l’or emprisonné dans ce matériau, il suffit de le chauffer pour le faire fondre et obtenir une petite pépite d’or de 22 carats. Les chercheurs sont parvenus à récupérer ainsi jusqu’à 450 milligrammes d’or.

Ce qui rend cette découverte encore plus remarquable, c’est qu’elle n’implique aucun recours à des produits chimiques dangereux ou difficiles à se procurer. Une approche à la fois ingénieuse et écologique. Vous vous demandez sans doute s’il est possible de tester cette technique chez soi ? Malheureusement, la réponse est non.

Bien que les matières premières soient relativement accessibles, la mise en œuvre du procédé nécessite un matériel de laboratoire sophistiqué, difficile à trouver hors d’un cadre scientifique. Néanmoins, il est probable que les chercheurs cherchent désormais des moyens de démocratiser leur méthode dans un futur proche, afin de la rendre plus largement exploitable.