Ces insectes perturbent fortement nos écosystèmes et se montrent particulièrement agressifs lorsqu’ils défendent leur nid. Heureusement, deux oiseaux, la mésange charbonnière et la bondrée apivore, jouent un rôle important dans la limitation de leur prolifération.
La découverte d’un nid actif de frelons asiatiques (Vespa velutina) à proximité d’une habitation ou dans un jardin suscite souvent de l’inquiétude. Ces frelons se distinguent facilement grâce à leur tête noire, leur face jaune-orangée, leur abdomen sombre orné d’un anneau jaune-orange au quatrième segment, ainsi qu’à leurs pattes jaunes aux extrémités. Le nid primaire est à peu près de la taille d’une balle de golf ou de tennis, mais le nid secondaire peut abriter plusieurs milliers d’individus.
Pour se débarrasser de ces nids, il est généralement nécessaire de faire appel à des experts. Cependant, la nature a prévu des prédateurs naturels. Deux espèces d’oiseaux, très différentes par leur taille et leurs habitudes, participent activement à la lutte contre ces frelons, qui causent de graves dommages aux abeilles, mais aussi aux guêpes, mouches et papillons. L’un de ces oiseaux fréquente régulièrement nos jardins, tandis que l’autre est plus rare.
La mésange charbonnière, un passereau commun partout en France, tant à la campagne qu’en milieu urbain, contribue à freiner l’implantation des frelons asiatiques. Ce petit oiseau au plumage jaune vif, aux ailes bleutées, à la calotte noire et aux joues blanches, vient souvent dans nos jardins et nichoirs. En ville, elle est visible dans les parcs et haies.
Omnivore d’insectes, la mésange attaque elle aussi les nids de frelons, en creusant des trous pour capturer larves et individus adultes. Elle effectue cette opération plusieurs fois par jour, vidant ainsi le nid de ses jeunes frelons. Une fois ce travail accompli, il ne reste qu’un nid dégonflé et inutilisable pour les frelons. Cependant, cet oiseau opportuniste agit uniquement sur les nids déjà abandonnés, se nourrissant des larves ou adultes morts ou en fin de vie. Malgré cela, son rôle de « nettoyeuse » est précieux pour ralentir la propagation de cette espèce envahissante.
Un autre prédateur est un rapace diurne, proche de la buse variable : la bondrée apivore (Pernis apivorus). Spécialiste des insectes, elle se nourrit notamment de guêpes, de larves, d’œufs et de bourdons. Ce migrateur, présent en France d’avril à septembre, peut attaquer et détruire des nids de frelons asiatiques, qu’ils soient au sol ou en hauteur, grâce à ses serres et son bec puissants. Elle repère ses proies en suivant les allées et venues des frelons et consomme aussi bien les larves que les adultes.
Ce qui rend la bondrée particulièrement fascinante, c’est son adaptation aux risques de ces attaques : son plumage épais et ses plumes rigides et imbriquées forment une sorte d’armure protectrice. Ses narines étroites empêchent les insectes venimeux d’y pénétrer. Certains chercheurs pensent même qu’elle a développé une résistance au venin des frelons. Cependant, cette espèce mystérieuse garde encore bien des secrets à dévoiler sur ses capacités d’adaptation.